Est-ce que l'IA menace la profession de gestionnaire de biens ?
10/05/2023
L’IA a un potentiel majeur pour l’amélioration de la productivité et des conditions de travail dans de nombreux domaines. Cependant, elle provoque aussi des inquiétudes. Parmi elles, la possibilité que certains métiers disparaissent avec l’automatisation. Un chiffre fait son parcours sur le web depuis quelques temps : selon Goldman Sachs, 300 millions de postes dans le monde seraient menacés par l’IA. Mais l’étude précise aussi que de nouveaux emplois vont émerger, et que l’Intelligence Artificielle devrait provoquer une augmentation de 7% du PIB par an au cours des 10 prochaines années. Qu’en est-il dans le domaine de l’immobilier, où l’IA prend une place de plus en plus prépondérante ?
La charge de travail importante des syndics.
Comme tous les ans, l’ANGC a mis à disposition son enquête sur les métiers de la copropriété. On y apprend encore une fois que le métier de syndic est passionnant mais bien rempli. Ainsi, près de la moitié de ces professionnels excédent les 46 heures de travail par semaine. Certaines tâches, comme la gestion des mails, sont particulièrement chronophages : “88% des répondants pensent que la gestion des mails est une charge psychologique permanente”, selon l’enquête. 39% des répondants disent avoir connu un burn-out partiel et 13% un burn-out total. Le constat est clair : les métiers de la gestion immobilière manquent de bras.
Dans ces conditions, l’IA apparait comme salvatrice. Capable de traiter des mails, de pré-remplir un document et même de proposer des idées dans la gestion de conflits, elle peut largement diminuer la charge mentale des professionnels de la copropriété.
Ce que l’IA ne peut pas faire : l’humain.
Il est certains métiers qui ne seront jamais menacés par l’automatisation. Pourquoi ? Ils nécessitent de l’imagination, de l’intuition ou un rapport humain. L’IA peut donner des idées pour résoudre une crise, mais elle ne pourra pas adopter une gestuelle ou un ton de voix apaisants pour résoudre un conflit entre deux copropriétaires. D’ailleurs, ce sont les gestionnaires de biens qui connaissent leurs copropriétaires, pas l’IA. Elle ne pourra pas non plus détecter cet instant, lors de la négociation d’un contrat, où la partie adverse est prête à concéder une légère baisse de prix. Si vous lui demandez un programme pour l’organisation d’un événement, elle pourra vous fournir des idées mais ne pourra pas les adapter aux circonstances exactes. Toutes ces choses requièrent une expertise et une compréhension exclusivement humaines.
La collaboration avec l’IA au cœur de la réforme des métiers de la copropriété.
Tout le secret est là : la collaboration. L’IA ne pourra jamais remplacer toutes les tâches qu’un professionnel de la copropriété doit effectuer. En revanche, elle peut compléter et améliorer les compétences des gestionnaires de biens. En utilisant des outils tels que les chatbots ou l’automatisation du traitement des factures, les gestionnaires peuvent automatiser certaines tâches routinières et consacrer plus de temps à des tâches à forte valeur ajoutée comme le relationnel avec les copropriétaires. Elle n’est pas une menace, mais un véritable outil surpuissant dont il faut prendre le virage.
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